Simone RAPIN
1901-1988, écrivaine
Née le 16 juin 1901 à Lausanne en Suisse et décédée le 20 juillet 1988 à Genève, Simone Rapin est tour à tour comédienne, cantatrice, écrivaine, poétesse et enseignante.
Originaire de Payerne, Simone Rapin est issue d’un milieu cultivé et baigne dans les arts, ayant un père avocat et une mère, au parcours inconnu, qui lui transmet l’amour du chant. Sa tante est par ailleurs Aimée Rapin – manchote de naissance qui fait fi de cette difficulté et devient une artiste peintre reconnue – qu’elle admire et au sujet de laquelle elle écrit une biographie en 1978, À propos d’Aimée Rapin, peintre sans bras.
Attirée très tôt par la poésie, Simone Rapin se lance dans des études de lettres à l’Université de Lausanne et à la Sorbonne, à Paris, avant d’embrasser, à 20 ans, son inclination pour le théâtre : « J’étais née tragédienne, on ne sait pas pourquoi ». Elle monte, dans un premier temps, sur plusieurs scènes parisiennes et suisses, avant de se tourner vers une brillante carrière de tragédienne lyrique et d’explorer les formes du récital, en se produisant, à partir de 1932, sans orchestre. En 1936, elle est à Paris, où elle organise des concerts de musique autrichienne contemporaine, puis circule sur les scènes européennes, jusqu’en 1939, date à laquelle elle revient en Suisse. Elle s’y produit encore quelques années, mais suite à certains aléas de l’existence, elle décide de mettre un point final à sa carrière de cantatrice et d’actrice. Elle quitte Lausanne pour Genève et se consacre à l’enseignement, dans une école d’art dramatique, ainsi qu’à la poésie.
Simone Rapin publie son premier recueil poétique, Une jeune fille juive, en 1955. Dans le numéro de novembre 1958 des Feuilles musicales, on salue ce recueil, qui « révéla d’emblée un talent hors pair ». S’ensuit une riche période de publications et Simone Rapin déploie ses talents d’écriture aussi bien dans la poésie (qui représente la majeure partie de son œuvre) que dans le théâtre ou le genre des essais. Elle est primée à plusieurs reprises, recevant, entre autres, le Prix interfrance de poésie classique en 1957, le Prix international des poètes de France en 1960, le Prix des écrivains genevois 1976-1977, ainsi que la Plume d’or 1987 de la Société genevoise des écrivains. Tragédienne admirée, poétesse reconnue, Simone Rapin meurt à Genève, le 20 juillet 1988.
Biographie : Jade Sercomanens
- La trêve de Dieu, Genève, Perret-Gentil, 1954.
- Une jeune fille juive, Monte-Carlo, Regain, 1955.
- L’année de l’amour, Bienne, Pierre Boillat, 1957.
- Le ciel de l’instant, [Jarnac], La tour de feu, 1957.
- Mon lac, suivi de Une nuit dans Chillon, Neuchâtel, La baconnière, 1962.
- La symphonie du partir, Lyon, Maison rhodanienne de poésie, 1967.
- Méditations orientales en Occident, Genève, Poésie vivante, 1969.
- Petite galerie Marcel Proust, Lyon, Maison rhodanienne de poésie, 1972.
- Cette France, Paris, La pensée universelle, 1972.
- Une longue marche, Neuchâtel, La baconnière, 1977.
- À propos d’Aimée Rapin, peintre sans bras, Payerne, Musée de Payerne, 1977.
- « Échos », Feuilles musicales, no 9, 1958, p. 216.
- Perrenoud, Arlette, « Simone Rapin », in Deuber Ziegler, Erica, Tikhonov, Natalia (dir.), Les femmes dans la mémoire de Genève, du XVe au XXe siècle, Genève, Suzanne Hurter, 2005, p. 288-289.
- « Simone Rapin », in Nicollier, Alain, Dahlem, Henri-Charles, Dictionnaire des écrivains suisses d’expression française, vol. 2, Genève, GVA, 1994, p. 725-727.
- « Rapin, Simone », Schriftstellerinnen und Schriftsteller der Gegenwart : Schweiz, Aarau, Francfort-sur-le-Main, Salzbourg, Sauerländer, 1988, p. 21.
- « Simone Rapin », in Wikipédia (https://fr.wikipedia.org/wiki/Simone_Rapin).