Pauline CHAPONNIÈRE-CHAIX
Photographie publiée dans la Revue internationale de la Croix-Rouge en 1934 (Bibliothèque de Genève).

Pauline CHAPONNIÈRE-CHAIX

1850-1934, infirmière et présidente du Conseil international des femmes

Née le 1er novembre 1850 à Genève et décédée le 6 décembre 1934 dans cette même ville, Pauline Chaponnière-Chaix œuvre comme travailleuse sociale, responsable d’institutions et présidente de mouvements, tel le Conseil international des femmes. Tout au long de sa vie, elle s’engage dans des œuvres sociales et humanitaires, ainsi que dans les luttes féministes.

Issue d’une famille de la bourgeoisie protestante, Pauline Chaix fréquente peu l’école, à l’exception d’un séjour en Allemagne. Elle se marie à 18 ans avec un banquier, Édouard Chaponnière. Alors qu’elle est veuve depuis deux ans, elle devient, en 1880, élève à la Maison des diaconesses de Reuilly, aux environs de Paris. Il s’agit d’une communauté religieuse protestante, fondée en 1841, avec des objectifs à la fois spirituels et sociaux. Pauline Chaponnière-Chaix y passe quinze ans comme diaconesse, c’est-à-dire qu’elle s’engage dans les ministères de service proposés par la communauté de Reuilly. Elle s’occupe de jeunes enfants, puis travaille deux ans à la direction d’une prison pour femmes à Doullens dans la Somme. Elle dirige ensuite à Versailles une maison pour jeunes filles protestantes. En parallèle, elle fait des études d’infirmière. En 1893, elle rentre en Suisse, apparemment pour raison de santé.

Rapidement, Pauline Chaponnière-Chaix s’engage dans les mouvements féministes genevois, suisses et internationaux. Elle compte notamment parmi ses amies et connaissances : Sarah Monod, Julie Siegfried, Adrienne Avril de Sainte-Croix en France, Émilie Lasserre et Émilie Gourd à Genève. Elle raconte qu’elle est devenue militante pour le droit de vote des femmes en 1896, lorsque les citoyens genevois rejettent une initiative pour la fermeture des maisons closes. Cette même année, elle participe à l’organisation du premier Congrès suisse des intérêts féminins. Elle préside l’Union des femmes de 1902 à 1905, puis est élue présidente de l’Alliance de sociétés féminines suisses de 1904 à 1910 et de 1916 à 1920. En 1907, elle œuvre à la fondation de l’Association genevoise pour le suffrage féminin. En 1921, elle préside le deuxième Congrès des intérêts féminins à Berne. Après la Première Guerre mondiale, elle est nommée présidente du Conseil international des femmes. Elle remet son poste deux ans plus tard, car elle doit financer elle-même les frais de sa fonction et n’en a pas les moyens.

Pauline Chaponnière-Chaix entre en 1922 au Comité international de la Croix-Rouge (CICR), dont elle devient vice-présidente entre 1930 et 1932. Elle s’y occupe de la question infirmière. Elle est l’une des quelques femmes à avoir une notice dans le Dictionnaire historique de la Suisse en 1924, encore de son vivant.


Biographie : Sarah Scholl

Travaux
  • « Sarah Monod », Frauenbestrebungen, vol. 1, 1913, p. 6-7.
  • « Une pionnière du mouvement féministe dans la Suisse romande », in Annuaire des femmes suisses, Berne, A. Francke, 1916, p. 139-146.
  • « Le Conseil international des femmes », Le mouvement féministe, vol. 8, no 102, 1920, p. 125-126.
Bibliographie
  • Chaponnière, Martine, « Pauline Chaponnière-Chaix », in Dictionnaire historique de la Suisse (www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F9283.php).
  • Chaponnière, Martine, « Pauline Chaponnière-Chaix », in Deuber Ziegler, Erica, Tikhonov, Natalia (dir.), Les femmes dans la mémoire de Genève, du XVe au XXe siècle, Genève, Susan Hurter, 2005, p. 115.
  • Montet, Anne Sophie de, « Engagement sans retour : Pauline Chaponnière-Chaix », in Büttiker, Clara (éd.), Frauen der Tat, 1850-1950, Aarau, Sauerländer, 1951, p. 17-27.
  • « Pauline Chaponnière-Chaix », in Wikipédia (https://fr.wikipedia.org/wiki/Pauline_Chaponnière-Chaix).

Emplacement temporaire des plaques du Projet 100Elles*

Femme* ayant obtenu un nom de rue officiel

100 Elles* - Le recueil

Retrouvez cette biographie dans le recueil

L’avenue Ruth Bösiger ? La rue Grisélidis Réal ? Ou le boulevard des Trente Immortelles de Genève ? Si ces noms ne vous disent rien, c’est parce que ces rues n’existent pas. Ou pas encore... À Genève, l'Escouade a fait surgir cent femmes* du passé où elles avaient été enfouies, en installant de nouveaux noms de rues dans la ville. Le livre 100Elles*constitue le recueil de ces cent portraits illustrés.

Cent biographies de femmes ayant marqué l'histoire du VIe au XXe siècle pour lutter contre l'effacement des figures féminines de la mémoire collective et les mécanismes patriarcaux de l’historiographie.

Cet ouvrage est le fruit d'un travail collaboratif, local et inclusif. Rédigé par des historiennes de l’Université de Genève et réalisé sous la direction de l’Escouade, il est illustré par dix artistes genevoises, alumnae de la HEAD – Genève, partenaire du projet.

Ouvrage disponible en librairie et sur le site des Editions Georg: https://www.georg.ch/livre-100elles