Mary McGEACHY

1901-1991, fonctionnaire de l’UNRRA

Née le 7 novembre 1901 à Sarnia au Canada et décédée le 2 novembre 1991 à New York, Mary Agnes Craig McGeachy est une fonctionnaire internationale de la Société des Nations (SdN) puis, dans la période qui suit la Seconde Guerre mondiale, de l’Administration des Nations unies pour le secours et la reconstruction (UNRRA). Elle est aussi la première femme à accéder au grade diplomatique britannique en tant que première secrétaire de l’ambassade britannique à Washington en 1942 et présidente du Conseil internationale des femmes de 1963 à 1973.

Mary McGeachy étudie l’histoire et la littérature anglaise à l’Université de Toronto. Fille de pasteur, elle grandit dans une famille protestante et très pratiquante de la classe moyenne. Elle accorde beaucoup d’importance au religieux tout au long de son existence et, pendant ses études universitaires, s’implique activement dans diverses associations du mouvement international des étudiant.e.s chrétien.ne.s, ce qui développe son intérêt pour l’internationalisme. À la sortie de l’université, elle enseigne l’histoire à l’Institut d’études secondaires de Hamilton, au Canada.

Après avoir participé à plusieurs conférences en Europe, elle s’installe à Genève en 1927 où elle vit en colocation dans un appartement à la place du Bourg-de-Four. Dans un premier temps, elle est rédactrice pour le journal Vox studentium, mais rêve de devenir employée de la SdN. Elle rejoint l’organisation en 1928, en tant que chargée de la communication de l’institution avec les organisations féminines internationales. En 1940, elle quitte Genève. En ces temps de guerre, elle et ses collègues rejoignent les États-Unis en conduisant à travers la France, l’Espagne, puis le Portugal pour embarquer sur un bateau. À son arrivée à New York, elle est recrutée par le ministère de l’Économie de guerre britannique et devient première secrétaire de l’ambassade anglaise. En 1942, elle est la première femme de l’histoire à recevoir le statut diplomatique britannique, mais, à l’inverse de ses collègues masculins, uniquement de manière temporaire.

Mary McGeachy se marie en 1944 avec Erwin Schuller et choisit de conserver son nom de naissance. La même année, elle devient directrice du service en charge de la protection sociale de l’UNRRA. Cet organe de la nouvelle Organisation des Nations unies (ONU) a pour but d’organiser la reconstruction de l’Europe suite à la Seconde Guerre mondiale. En 1946, elle se retire, adopte deux enfants et se consacre à sa famille pendant plus de dix ans, vivant entre les États-Unis, l’Afrique du Sud et le Canada.

Après le suicide de son mari en 1963, elle devient présidente du Conseil international des femmes jusqu’en 1973, un rôle bénévole. D’après sa biographe, Mary McGeachy n’aimait pas être définie comme féministe et, lors de sa présidence, elle aurait eu du mal à saisir les revendications des nouvelles générations qui demandaient la libération sexuelle. Elle est faite dame de l’Ordre de Saint-Jean en 1986 et meurt en 1991 à New York.


Biographie : Myriam Piguet

Bibliographie
  • Kinnear, Mary, Woman of the World. Mary McGeachy and International Cooperation, Toronto, University of Toronto Press, 2004.
  • Kinnear, Mary, « McGeachy [married name Schuller], Mary Agnes Craig (1901-1991) », in Oxford Dictionary of National Biography (https://doi.org/10.1093/ref:odnb/75562).
  • « Mary Agnes Craig McGeachy », in LONSEA database (www.lonsea.de/pub/person/8928).

Emplacement temporaire des plaques du Projet 100Elles*

Femme* ayant obtenu un nom de rue officiel

100 Elles* - Le recueil

Retrouvez cette biographie dans le recueil

L’avenue Ruth Bösiger ? La rue Grisélidis Réal ? Ou le boulevard des Trente Immortelles de Genève ? Si ces noms ne vous disent rien, c’est parce que ces rues n’existent pas. Ou pas encore... À Genève, l'Escouade a fait surgir cent femmes* du passé où elles avaient été enfouies, en installant de nouveaux noms de rues dans la ville. Le livre 100Elles*constitue le recueil de ces cent portraits illustrés.

Cent biographies de femmes ayant marqué l'histoire du VIe au XXe siècle pour lutter contre l'effacement des figures féminines de la mémoire collective et les mécanismes patriarcaux de l’historiographie.

Cet ouvrage est le fruit d'un travail collaboratif, local et inclusif. Rédigé par des historiennes de l’Université de Genève et réalisé sous la direction de l’Escouade, il est illustré par dix artistes genevoises, alumnae de la HEAD – Genève, partenaire du projet.

Ouvrage disponible en librairie et sur le site des Editions Georg: https://www.georg.ch/livre-100elles