Maria EDGEWORTH

Maria EDGEWORTH

1767-1849, écrivaine

Née le 1er janvier 1767 à Black Bourton en Angleterre et décédée le 22 mai 1849 à Edgeworthstown en Irlande, Maria Edgeworth est une pédagogue et romancière anglo-irlandaise. Au cours de ses voyages en Europe, elle séjourne quelque temps à Genève, où elle est bien accueillie par le milieu intellectuel et littéraire de la ville.

Maria Edgeworth est la fille d’Anna Maria Elers et de Richard Lovell Edgeworth. Après la disparition de sa mère, elle étudie dans l’école de Madame Lattafière, où elle s’est mise à écrire – notamment des lettres destinées à son père – ainsi qu’à inventer des histoires. Elle étudie ensuite dans l’établissement londonien réputé de Madame Devi, où on lui enseigne les disciplines artistiques nécessaires à une jeune fille « accomplie ». Elle retourne à Edgeworthstown à l’âge de 16 ans. Elle y passera la majeure partie de sa vie. Elle s’occupe activement de ses nombreux frères et sœurs, et devient également l’assistante de son père, propriétaire terrien, auteur et inventeur, qu’elle aide à tenir le domaine familial. En gérant ses affaires dans la pièce à vivre, Richard Edgeworth permet à sa fille d’acquérir des connaissances pratiques, et lui transmet en même temps l’habitude de travailler là, au milieu d’une pièce remplie d’enfants. Maria Edgeworth est encouragée à écrire par son père – fait peu commun à une époque où les écrivaines étaient souvent découragées par leur réseau familial. Fille et père seront coauteur.rice.s de certains ouvrages, comme Practical Education (1798), livre donnant des conseils sur l’éducation des enfants, basés sur leur expérience – au moins treize des vingt-et-un frères et sœurs de Maria Edgeworth étaient éduqué.e.s à la maison. Avec Letters for Literary Ladies (1795), sa première publication, qu’elle écrit à l’insu de son père, elle encourage l’éducation des femmes. La carrière littéraire de Maria Edgeworth ne se concentre pas uniquement sur les questions d’éducation. Elle écrit de nombreux romans et aborde des questions historiques ou politiques.

Durant sa vie, Maria Edgeworth effectue un certain nombre de voyages. Entre aout et octobre 1820, elle séjourne en Suisse, près de Genève, dans une propriété de Pregny. Lors de nombreuses sorties et soirées à Genève et dans ses alentours, elle se retrouve entre autres en compagnie de Charles Pictet de Rochemont (traducteur de Practical Education et éditeur de la Bibliothèque britannique), mais fréquente aussi le fils de Madame de Staël, Auguste de Staël, le botaniste Augustin-Pyramus de Candolle ou encore l’écrivaine Albertine Necker de Saussure.

Autrice de profession, Maria Edgeworth gagne confortablement sa vie. De façon générale, ses romans peuvent être qualifiés de moralistes : ils cherchent souvent à mettre en avant des réflexions sur les mœurs et démontrent une grande capacité d’analyse des comportements humains. Ses romans étaient plus lus en Angleterre à son époque que ceux de Jane Austen et de Mary Wollstonecraft, ses contemporaines. Traitant de thèmes diversifiés, les ouvrages de Maria Edgeworth s’adressent aux amateur.rice.s de romans, comme aux parents en quête de conseils ou à la jeunesse.

Au sommet de sa carrière, en 1842, elle est nommée membre honoraire de l’Académie royale d’Irlande.


Biographie : Nikita Schweizer

Œuvres (sélection)
  • Avec Richard Lovell Edgeworth, Practical Education, 2 vol., Londres, Joseph Johnson, 1798.
  • The Parent’s Assistant, Londres, Joseph Johnson, 1796.
  • Maria Edgeworth in France and Switzerland. Selections from the Edgeworth Family Letters, éd. Christina Colvin, Oxford, Oxford University Press, 1979.
Bibliographie
  • Candaux, Jean-Daniel, « Bibliothèque britannique », in Dictionnaire historique de la Suisse (https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/043034/2002-10-23).
  • McCormack, W. J., « Edgeworth Maria (1768-1849) », in Oxford Dictionary of National Biography (https://doi.org/10.1093/ref:odnb/8476).
  • Dow, Gillian, « Maria Edgeworth, éducatrice, et ses gouvernantes françaises », in Brouard-Arends, Isabelle, Plagnol-Diéval, Marie-Emmanuelle (dir.), Femmes éducatrices au siècle des Lumières, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2007, p. 333-346.
  • Zimmern, Helen, Maria Edgeworth, Boston, Roberts Brothers, 1884.

Emplacement temporaire des plaques du Projet 100Elles*

Femme* ayant obtenu un nom de rue officiel

100 Elles* - Le recueil

Retrouvez cette biographie dans le recueil

L’avenue Ruth Bösiger ? La rue Grisélidis Réal ? Ou le boulevard des Trente Immortelles de Genève ? Si ces noms ne vous disent rien, c’est parce que ces rues n’existent pas. Ou pas encore... À Genève, l'Escouade a fait surgir cent femmes* du passé où elles avaient été enfouies, en installant de nouveaux noms de rues dans la ville. Le livre 100Elles*constitue le recueil de ces cent portraits illustrés.

Cent biographies de femmes ayant marqué l'histoire du VIe au XXe siècle pour lutter contre l'effacement des figures féminines de la mémoire collective et les mécanismes patriarcaux de l’historiographie.

Cet ouvrage est le fruit d'un travail collaboratif, local et inclusif. Rédigé par des historiennes de l’Université de Genève et réalisé sous la direction de l’Escouade, il est illustré par dix artistes genevoises, alumnae de la HEAD – Genève, partenaire du projet.

Ouvrage disponible en librairie et sur le site des Editions Georg: https://www.georg.ch/livre-100elles