Marcelle MOYNIER

1888-1980, fondatrice du Théâtre des marionnettes de Genève

Née le 14 avril 1888 à Genève et décédée le 11 février 1980 dans cette même ville, Marcelle Moynier est la fondatrice du Théâtre des marionnettes de Genève, aujourd’hui le plus ancien du genre encore en fonction en Suisse.

Marcelle Moynier étudie la musique et le théâtre. Au Conservatoire de musique de Genève, elle est l’élève d’Émile Jaques-Dalcroze, inventeur d’une pédagogie musicale qui prendra son nom (rythmique Jaques-Dalcroze), et deviendra enseignante à l’Institut Jaques-Dalcroze dès 1916. Juste avant, en 1914, elle dirige une centaine d’enfants lors du spectacle commémorant le centenaire de l’entrée de Genève dans la Confédération. Parallèlement, elle fonde une première compagnie de théâtre en 1908, La roulotte, jouant au bénéfice d’œuvres de bienfaisance. Dans les années 1920, elle organise des spectacles pour les enfants. Après avoir vu à l’œuvre la compagnie I Piccoli, de Vittorio Podrecca, elle décide d’ouvrir un théâtre de marionnettes à fils.

Marcelle Moynier fonde les Petits tréteaux en 1929. Les premières pièces jouées au Palais de l’Athénée dans la salle des Abeilles sont L’impresario de Wolfgang Amadeus Mozart, La place du Molard en 1830 et Une visite romantique. La troupe est composée principalement d’actrices, d’une cantatrice et d’une pianiste : Laure Choisy, Jane Falquet, Valentine Clerc, Germaine Duchêne, Manon Cougnard. Les costumes sont faits par Lydie Moynier, la mère de Marcelle Moynier. En 1937, les Petits tréteaux représentent la Suisse à l’Exposition universelle de Paris. Marcelle Moynier établit ensuite son théâtre dans sa maison de famille. En 1941, il devient le Théâtre des marionnettes de Genève. La plupart des pièces sont mises en scène par Ingeborg Ruvina, danseuse étoile et chorégraphe.

Spécialisé dans les spectacles pour enfants, avec des représentations spécifiques pour les écoles, le théâtre monte aussi des pièces pour adultes. Il acquiert une renommée internationale. En 1971, une fondation est créée pour assurer sa pérennité. En 1976, Marcelle Moynier est nommée membre d’honneur de l’Union internationale de la marionnette. Elle reçoit la Médaille vermeil « Genève reconnaissante » pour « son engagement en faveur des spectacles de marionnettes et de son théâtre » en 1978. Dans la foulée, le jubilé du théâtre est marqué, entre autres choses, par une exposition au Musée Rath sur l’art de la marionnette. Marcelle Moynier, née dans une famille de la haute société protestante genevoise – son grand-père, Gustave Moynier, est l’un des fondateurs de la Croix-Rouge –, se montre, tout au long de sa vie, à la fois respectueuse des traditions et avant-gardiste. Elle est l’une des premières membres du Touring club suisse, elle n’hésite pas à s’essayer à l’aviation naissante et participe aux activités de l’Agence internationale des prisonniers de guerre du Comité international de la Croix-Rouge durant la Première Guerre mondiale.


Biographie : Sarah Scholl

Bibliographie
  • Chevallier, Nicole, « Le théâtre des Moynier », in Encyclopédie de Genève, vol. 10 : Les plaisirs et les arts, Genève, Association de l’Encyclopédie de Genève, 1996, p. 71-83.
  • Chevallier, Nicole, « Marcelle Moynier », in Deuber Ziegler, Erica, Tikhonov, Natalia (dir.), Les femmes dans la mémoire de Genève, du XVe au XXe siècle, Genève, Suzanne Hurter, 2005, p. 196-197.
  • Vernet, Thierry, Marcelle Moynier et les marionnettes de Genève, Genève, Fondation des marionnettes de Genève, 1983.
  • « Marcelle Moynier », in Wikipédia (https://fr.wikipedia.org/wiki/Marcelle_Moynier).

Emplacement temporaire des plaques du Projet 100Elles*

Femme* ayant obtenu un nom de rue officiel

100 Elles* - Le recueil

Retrouvez cette biographie dans le recueil

L’avenue Ruth Bösiger ? La rue Grisélidis Réal ? Ou le boulevard des Trente Immortelles de Genève ? Si ces noms ne vous disent rien, c’est parce que ces rues n’existent pas. Ou pas encore... À Genève, l'Escouade a fait surgir cent femmes* du passé où elles avaient été enfouies, en installant de nouveaux noms de rues dans la ville. Le livre 100Elles*constitue le recueil de ces cent portraits illustrés.

Cent biographies de femmes ayant marqué l'histoire du VIe au XXe siècle pour lutter contre l'effacement des figures féminines de la mémoire collective et les mécanismes patriarcaux de l’historiographie.

Cet ouvrage est le fruit d'un travail collaboratif, local et inclusif. Rédigé par des historiennes de l’Université de Genève et réalisé sous la direction de l’Escouade, il est illustré par dix artistes genevoises, alumnae de la HEAD – Genève, partenaire du projet.

Ouvrage disponible en librairie et sur le site des Editions Georg: https://www.georg.ch/livre-100elles