Hélène GAUTIER-PICTET
1888-1973, fondatrice du Centre de liaison des associations féministes de Genève
Née le 8 mai 1888 à Berne et décédée le 14 décembre 1973 à Genolier en Suisse, Hélène Gautier-Pictet est une figure importante de la lutte pour l’accès aux droits civiques des femmes dans le canton de Genève.
Hélène Pictet est la fille de Marie Hirschgartner, de parcours inconnu, et de Paul Pictet, juriste et fondateur du journal La Suisse. Dans sa jeunesse, elle est auditrice à l’Université de Genève où elle fait la connaissance d’Émilie Gourd ; une rencontre qui l’encourage à lutter pour les droits des femmes. Elle est fondatrice de l’Association féminine d’éducation nationale, qui offre des cours d’instruction civique, puis, à partir de 1937, du Centre de liaison des associations féminines genevoises (CLAFG).
Le centre de liaison a pour but de regrouper les associations féminines genevoises existantes pour leur permettre de se consulter et de coordonner leurs efforts, facilitant une action concertée. Hélène Gautier-Pictet y tient la présidence pendant près de vingt ans. Avec le soutien des associations, elle prépare des requêtes destinées aux autorités du canton. À force d’insistance, le centre gagne en influence et les représentantes sont régulièrement invitées devant le Grand Conseil genevois pour faire connaitre leurs avis sur diverses questions concernant les femmes. À ses débuts, le centre de liaison regroupait une vingtaine d’associations, il compte aujourd’hui plus de quarante-cinq associations membres.
En 1951, Hélène Gautier-Pictet laisse sa place de présidente à la docteure Renée Girod. L’année suivante, le Grand Conseil prévoit une consultation des femmes relative à leur droit de vote. Suffragiste convaincue, elle déclarait déjà en 1946 : « Pour les femmes, le droit de vote n’est pas un but, c’est un point de départ ». Elle participe activement à la campagne en tant que présidente du comité, mais le référendum officiel de 1953, réservé aux hommes, se traduit par un échec (57 % de « non »). Cet engagement fait d’elle l’une des figures de la lutte pour l’accès au droit de vote des Genevoises, qui ne deviendra effectif qu’en 1960.
Dès 1941, Hélène Gautier-Pictet rejoint également le groupe suisse des quakers, un ordre religieux pacifiste dont la particularité est de fonctionner de manière horizontale. Le mouvement, d’origine anglo-saxonne, existe depuis le XVIIe siècle et suit une ligne égalitariste qui réunit de nombreuses femmes. À Genève, le premier groupe quaker existe depuis 1918. Dans les années 1940, Hélène Gautier-Pictet participe à la création d’une branche francophone et est l’un des piliers de l’Assemblée genevoise du mouvement. Elle décède en 1973.
Biographie : Myriam Piguet
- Gautier-Pictet, Hélène, « La collaboration entre l’homme et la femme dans la vie nationale : congrès de Zurich, 24 septembre 1946 », Le mouvement féministe, vol. 34, no 716, 19 octobre 1946, p. 69.
- Weibel, Valentine, « Hélène Gautier-Pictet », Femmes suisses et le mouvement féministe, vol. 62, no 2, 12 février 1974, p. 3.
- Leach, Robert J., « Hélène Gautier », in Dictionnaire historique de la Suisse (www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F29012.php).
- « Pionnières. Hélène Gautier-Pictet », in Site du Centre de liaison des associations féminines genevoises (CLAFG) (www.clafg.ch/qui-sommes-nous/historique?print=print-page).