Florence WILSON

Florence WILSON

1884-1977, bibliothécaire de la Société des Nations

Née le 29 janvier 1884 à Lancaster aux États-Unis et décédée le 4 janvier 1977 à La Tour-de-Peilz en Suisse, Mary Florence Wilson est une bibliothécaire, responsable de la Bibliothèque de la Société des Nations (SdN) entre 1919 et 1926.

Originaire d’une famille bourgeoise, Florence Wilson suit un cursus universitaire aux Universités de Drexel, de Pennsylvanie et de Columbia avant d’être diplômée de l’École des bibliothécaires de l’Université de Drexel en 1909. Après ses études, elle est d’abord brièvement engagée à la Bibliothèque publique de New York, puis rejoint l’Université de Columbia, où elle travaille entre 1909 et 1917. Bien que généraliste, elle se spécialise dans les domaines des sciences naturelles et des relations internationales, ainsi qu’en classification des ouvrages, une science complexe et encore principalement réservée aux hommes. Pendant la Première Guerre mondiale, elle constitue une bibliothèque pour des services proches du gouvernement états-unien.

Florence Wilson part pour l’Europe en 1917, à Paris d’abord, où elle est agente de liaison pour la Bibliothèque du Congrès et prend en charge l’organisation de la Bibliothèque de la Commission américaine de la Paix. En 1919, elle rejoint la SdN où elle devient bibliothécaire en cheffe, ce qui fait d’elle la seule femme chargée d’une bibliothèque en Europe. Avant de commencer son contrat, elle visite les grandes bibliothèques états-uniennes et européennes dans le but d’élaborer un système de classement pour la bibliothèque dont elle sera responsable et qui sera principalement destinée à servir les fonctionnaires de l’organisation qui emménage à Genève en 1920. Cette bibliothèque est l’ancêtre de celle des Nations unies, aujourd’hui située au Palais des Nations. Florence Wilson passe sept ans au sein de l’organisation. Elle réunit plus de 90 000 volumes et y dresse les catalogues de livres en suivant des méthodes innovantes venues des États-Unis. En 1926, sa nationalité états-unienne, pays non membre de la SdN, sert d’excuse pour la congédier. Malgré les protestations des organisations internationales féminines, son contrat n’est pas renouvelé et un homme, mieux rémunéré, la remplace à son poste.

Entre 1927 et 1929, Florence Wilson travaille pour le centre européen de la Fondation Carnegie pour la paix internationale à Paris et voyage à travers l’Europe et le Proche-Orient. Durant la Seconde Guerre mondiale, elle refuse de quitter l’Europe et se consacre à un travail bénévole au sein du Comité américain de secours civil, un engagement qu’elle poursuit après la guerre. Florence Wilson meurt en 1977 à La Tour-de-Peilz.


Biographie : Myriam Piguet

Bibliographie
  • Dale, Doris Cruger, « An American in Geneva: Florence Wilson and the League of Nations Library », The Journal of Library History, vol. 7, no 2, 1972, p. 109-129.
  • Marbeau, Michel, « Florence Wilson », in Deuber Ziegler, Erica, Tikhonov, Natalia (dir.), Les femmes dans la mémoire de Genève, du XVe au XXe siècle, Genève, Suzanne Hurter, 2005, p. 176-177.
  • « Mary Florence Wilson », in LONSEA database (http://lonsea.de/pub/person/10765).

Emplacement temporaire des plaques du Projet 100Elles*

Femme* ayant obtenu un nom de rue officiel

100 Elles* - Le recueil

Retrouvez cette biographie dans le recueil

L’avenue Ruth Bösiger ? La rue Grisélidis Réal ? Ou le boulevard des Trente Immortelles de Genève ? Si ces noms ne vous disent rien, c’est parce que ces rues n’existent pas. Ou pas encore... À Genève, l'Escouade a fait surgir cent femmes* du passé où elles avaient été enfouies, en installant de nouveaux noms de rues dans la ville. Le livre 100Elles*constitue le recueil de ces cent portraits illustrés.

Cent biographies de femmes ayant marqué l'histoire du VIe au XXe siècle pour lutter contre l'effacement des figures féminines de la mémoire collective et les mécanismes patriarcaux de l’historiographie.

Cet ouvrage est le fruit d'un travail collaboratif, local et inclusif. Rédigé par des historiennes de l’Université de Genève et réalisé sous la direction de l’Escouade, il est illustré par dix artistes genevoises, alumnae de la HEAD – Genève, partenaire du projet.

Ouvrage disponible en librairie et sur le site des Editions Georg: https://www.georg.ch/livre-100elles