Cécile BIÉLER-BUTTICAZ

1884-1966, ingénieure

Née le 2 juillet 1884 à Genève et décédée le 1er juin 1966 dans cette même ville, Cécile Biéler-Butticaz est ingénieure, spécialisée en électricité. Elle œuvre pour la promotion des carrières féminines en Suisse romande.

Cécile Butticaz obtient un diplôme en pédagogie avant d’entrer à l’École d’ingénieurs de Lausanne (ancien nom de l’École polytechnique fédérale). En 1907, elle devient la première femme ingénieure électricienne en Suisse. Elle est alors assistante en physique à Lausanne puis travaille avec son père, ingénieur lui aussi. Elle dirige ensuite un bureau de femmes ingénieures. En 1910, elle se marie avec son confrère Alfred Biéler, avec qui elle a trois enfants. Alfred Biéler travaille notamment à la réalisation du tunnel de Lötschberg, à la seconde galerie du Simplon, et il dirige les travaux du pont Butin. Cécile Biéler-Butticaz joue un rôle dans ces différents mandats, qui constituent parmi les plus gros chantiers de la période en Suisse, mais le détail de sa participation n’a pour l’instant pas été étudié. Elle est, par ailleurs, professeure de mathématiques dans l’enseignement privé à Lausanne et à Genève. En 1929, elle obtient un doctorat ès sciences physiques à l’Université de Genève sous la direction de Charles-Eugène Guye. Sa thèse s’intitule Recherches sur l’influence de l’écrouissage et du recuit sur quelques propriétés mécaniques et magnétiques de minces fils d’invar en fonction de la température, l’invar étant un alliage inventé en Suisse au début du XXe siècle et utilisé notamment dans l’horlogerie.

En 1949, Cécile Biéler-Butticaz est cofondatrice du club Soroptimist lausannois. Il s’agit d’un réseau mondial de femmes exerçant une activité professionnelle. Elle est par ailleurs active dans différents mouvements et associations. Elle a, par exemple, présidé la commission des cours de l’Union des femmes de Lausanne, elle est membre de la Société suisse des ingénieurs et architectes ainsi que des Associations genevoise et vaudoise des femmes universitaires. De confession protestante, elle a fondé l’école réformée de Brigue au moment du chantier du tunnel du Simplon et a fait partie du Comité genevois des protestants disséminés. Cécile Biéler-Butticaz écrit également des livres pour enfants en collaboration avec l’illustratrice Marie Rie Cramer, dont Printemps, Hiver, Automne et Été, et signe des textes d’édification et des chroniques, traitant souvent de questions scientifiques, dans différents journaux et revues de Suisse romande, telle la Gazette de Lausanne.

En 2003, une plaque à son honneur est posée à la place de la Navigation où elle a vécu pendant vingt ans.


Biographie : Sarah Scholl

Travaux
  • « Étude sur la conductibilité thermique de quelques matériaux de construction, Lausanne », Bulletin technique de la Suisse romande, no 15, 1917, p. 141-144.
  • Recherches sur l’influence de l’écrouissage et du recuit sur quelques propriétés mécaniques et magnétiques de minces fils d’invar en fonction de la température, Thèse de doctorat, Genève, Université de Genève, 1929.
Œuvres (sélection)
  • Printemps, Lausanne, Genève, Payot, 1922.
  • Hiver, Lausanne, Genève, Payot, 1922.
  • Automne, Lausanne, Genève, Payot, 1922.
  • Été, Lausanne, Genève, Payot, 1922.
  • Foyer moderne, Lausanne, La Concorde, 1935.
Sources
  • « Grades et diplômes décernés par l’Université pendant l’année universitaire 1928-1929 », in CH UNIGE/aap/PU 59.
  • « Alfred Biéler-Butticaz », Gazette de Lausanne, 12 avril 1962, p. 2.
  • « Madame Biéler-Butticaz, première femme ingénieur d’une université suisse », Journal de Genève, 2 juin 1966, p. 2.
Bibliographie

Emplacement temporaire des plaques du Projet 100Elles*

Femme* ayant obtenu un nom de rue officiel

100 Elles* - Le recueil

Retrouvez cette biographie dans le recueil

L’avenue Ruth Bösiger ? La rue Grisélidis Réal ? Ou le boulevard des Trente Immortelles de Genève ? Si ces noms ne vous disent rien, c’est parce que ces rues n’existent pas. Ou pas encore... À Genève, l'Escouade a fait surgir cent femmes* du passé où elles avaient été enfouies, en installant de nouveaux noms de rues dans la ville. Le livre 100Elles*constitue le recueil de ces cent portraits illustrés.

Cent biographies de femmes ayant marqué l'histoire du VIe au XXe siècle pour lutter contre l'effacement des figures féminines de la mémoire collective et les mécanismes patriarcaux de l’historiographie.

Cet ouvrage est le fruit d'un travail collaboratif, local et inclusif. Rédigé par des historiennes de l’Université de Genève et réalisé sous la direction de l’Escouade, il est illustré par dix artistes genevoises, alumnae de la HEAD – Genève, partenaire du projet.

Ouvrage disponible en librairie et sur le site des Editions Georg: https://www.georg.ch/livre-100elles