Albertine NECKER de SAUSSURE
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Albertine NECKER de SAUSSURE

1766-1841, écrivaine et pédagogue

Née le 9 avril 1766 à Genève et décédée le 13 avril 1841 à Mornex dans le duché de Savoie, Albertine Adrienne Necker de Saussure est une écrivaine et traductrice, autrice de plusieurs ouvrages pédagogiques destinés aux jeunes femmes.

Les parents d’Albertine de Saussure, Albertine Amélie Boissier et Horace-Bénédict de Saussure, appartiennent à la haute société genevoise savante du XVIIIe siècle. Elle grandit dans un milieu privilégié et montre très tôt des aptitudes pour l’apprentissage des langues ainsi que de l’intérêt pour les sciences. Durant ses années de formation, Albertine de Saussure voyage en Italie. En 1785, elle épouse Jacques Necker, qui partage avec elle sa curiosité pour les nouvelles découvertes et observations scientifiques.

Après les bouleversements de la Révolution française, Albertine Necker de Saussure tient un salon dans sa demeure de Cologny, où elle reçoit des représentant.e.s de la haute société de l’époque. Elle entretient d’excellentes relations avec Germaine de Staël, l’écrivaine et philosophe genevoise, qui est aussi son amie et sa cousine par alliance. Celle-ci l’invite régulièrement dans son château de Coppet. Toutefois, en raison d’une surdité précoce, Albertine Necker de Saussure se sent plus à l’aise chez elle que dans les salons, où pourtant elle brille par son intelligence. À la Restauration, elle rencontre un certain succès avec sa traduction de l’allemand du Cours de littérature dramatique (1814), l’ouvrage célèbre du poète et philosophe Auguste Schlegel, avec son compte-rendu de A New View of Society de Robert Owen (1816) et surtout avec sa Notice sur le caractère et les écrits de Madame de Staël (1820), décédée quelques années plus tôt. Enfin, en 1828, commence à paraitre L’éducation progressive, ou Étude du cours de la vie, premier tome de son œuvre consacrée aux meilleures méthodes pédagogiques pour éduquer les enfants, et où elle met aussi en avant sa propre expérience de mère de quatre enfants. Le deuxième volume parait en 1832, le troisième en 1838.

Albertine Necker de Saussure accorde une importance toute particulière à l’éducation des jeunes femmes. Elle revendique pour les filles une formation mixte qui comprendrait le même enseignement que pour les garçons. Selon elle, le cursus de tout enfant et de tout.e adolescent.e devrait se composer de littérature, de langues étrangères, de sciences naturelles, d’histoire, de géographie, des beaux-arts et de gymnastique. Albertine Necker de Saussure s’insurge surtout contre la mise à l’écart des femmes des domaines savants que les hommes monopolisent. L’éducation progressive fait figure d’œuvre pionnière en formulant de façon exemplaire comment mettre en place une éducation féminine indépendante, aux implications morales, mais très concrètes dans ses objectifs.


Biographie : Nicolas de Felice

Œuvres
  • Notice sur le caractère et les écrits de Madame de Staël, Paris, Treuttel et Würtz, 1820.
  • L’éducation progressive, ou étude du cours de la vie, tome 1 : Étude de la première partie de l’enfance, Paris, A. Sautelet et Cie, 1828.
  • L’éducation progressive, ou étude du cours de la vie, tome 2 : Étude de la dernière partie de l’enfance, Paris, A. Sautelet et Cie, 1832.
  • L’éducation progressive, ou étude du cours de la vie, tome 3 : Études de la vie des femmes, Paris, Paulin, 1838.
Bibliographie
  • « Albertine Necker de Saussure », in Faces à faces 06/09 : exposition Uni Dufour, du 3 juin au 30 septembre 2009, Genève, Université de Genève, 2009, p. 48.
  • Grunder, Hans-Ulrich, « Albertine Necker », in Dictionnaire historique de la Suisse (https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/009048/2009-07-09/).
  • Jakubec, Doris, « Albertine Necker de Saussure », in Deuber Ziegler, Erica, Tikhonov, Natalia (dir.), Les femmes dans la mémoire de Genève, du XVe au XXe siècle, Genève, Suzanne Hurter, 2005, p. 68-71.
  • Kuner, Dominique, « Albertine Necker de Saussure », in Pionnières et créatrices en Suisse romande, XIXe et XXe siècles, Genève, Slatkine, 2004, p. 288-295.

Emplacement temporaire des plaques du Projet 100Elles*

Femme* ayant obtenu un nom de rue officiel

100 Elles* - Le recueil

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L’avenue Ruth Bösiger ? La rue Grisélidis Réal ? Ou le boulevard des Trente Immortelles de Genève ? Si ces noms ne vous disent rien, c’est parce que ces rues n’existent pas. Ou pas encore... À Genève, l'Escouade a fait surgir cent femmes* du passé où elles avaient été enfouies, en installant de nouveaux noms de rues dans la ville. Le livre 100Elles*constitue le recueil de ces cent portraits illustrés.

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Cet ouvrage est le fruit d'un travail collaboratif, local et inclusif. Rédigé par des historiennes de l’Université de Genève et réalisé sous la direction de l’Escouade, il est illustré par dix artistes genevoises, alumnae de la HEAD – Genève, partenaire du projet.

Ouvrage disponible en librairie et sur le site des Editions Georg: https://www.georg.ch/livre-100elles